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    À propos des dangers qui guettent l'économie danoise (article à venir), le ministre des Finances Lars Løkke Rasmussen (encore un!) imageait mardi: « nous roulons juste au bord (de la route), et c'est pourquoi il est important de tenir plus fermement le volant ».

    Comment ça ?? Un ministre du royaume du Danemark, si en avance en matière d'écologie, si dépensier en éoliennes, si pratique à vélo, hôte du sommet mondial de l'environnement de 2009, etc... se permet d'utiliser une métaphore automobilistique ?!

    J'espère que c'est une faute de traduction et qu'en fait, à défaut de volant, il parlait bien d'un guidon. Sinon, il a bon dos, le royaume de la bicyclette.

    Nico - qui a son pneu arrière à plat.


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    Before, Michal's blog was write in polish. Now it's in english. What's the difference? I can understand what he thinks, what he means, what he's. Polish is so difficult for me (I only know one sentence... but I can't write it here!). Understand more about Poland, and the differences he focuses between his home country and Denmark. Understand that to get a smile from a polish girl, in Poland, « need to buy her a car or get her drunk ». But, as he said, in Denmark, everybody smiles.

    Why this blog? At the beginning, it was a sort of diary. Speak about my life in Denmark, describe a bit this country, put some pictures on the Web, keep in touch parents, friends. Also for me, to keep a trace of this special year. It has been fun. It has changed. With the time, with the weather (we stay more at home in winter), with the habit (we drink beers and go accross the road when it's green, are we not almost danish now?), with the actuality, with my personnal evolution. I needed this year to speak, write and learn english. It's not perfect now, but it's really better than six months ago. I just read again my essay yesterday: twenty pages in english like that, I've never imagine to do that one day in my life before to go here. I hope to get a good level in english at the end of june, when I'll go back. Not a very high level; just enough to access the journalists schools. After, why not, I'll have time to really work in english. One day.

    Now this blog tell about actuality, culture, society, history, strange stories. About Denmark, and France with « danish eyes ». All those informations could be for french -or francophone-, and danish people (but I can't write in danish). But it could also be for people from all over the world. In Erasmus, here in Aarhus, people come from all over the world. In this case, english is needed. But I don't want to loose francophone readers - according to statistics, they exist. The only solution ? As Séb do, write in french AND english. But I don't want to spend time to translate - time to write articles is enough. I prefer to stay concentrate on my subject.

    But I have to write in english. Not because I don't do that (we speak and write english all the day, here), but because something has to change. I don't know why. Because of Michal who wrote that, maybe was it a revelation ? More generally, this semester, who started this week, will be totally different of the last. Same place and same university, but new teachers, new roomates, new people, new projects. For us, who was used to know everybody, it's a new starting point.

    So, I'll try to write english here, sometimes. For Michal, and for the others. French people have reputation to speak a very bad english and to stay between french. I just want to say: it's BECAUSE we have a very bad english that we need to stay with french people. This blog is not an exception: he will speak english. Sometimes. For Michal, and his « polish girls' smiles ».


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  • Ce midi Thorsten, mon mentor allemand, me confait à propos de la politique française: « on ne parle que de Sarkozy et de sa vie privée, ici... Fait-il encore de la politique ?? » Jugement réducteur ? Il n'empêche. Dans le MetroXpress d'aujourd'hui, le seul article mentionnant le nom du président français était consacré à son mariage de samedi. Aucune évocation de Sarkozy en ce qui concerne la situation au Tchad en revanche, alors que les ministres Morin et Kouchner étaient, eux, assez largement cités.

    Alors, quitte à accepter le fait que, vu de l'étranger, notre bon président ait abandonné la politique au profit d'une vie luxueuse et tapageuse, autant comprendre ce que les journalistes -danois, dans notre cas-, en disent.

    L'article titre « des podiums au palais de l'Elysée » (sous-titré d'un « la France a trouvé une nouvelle Première Dame: Carla Bruni »). Sobre en apparence, rappellant toutefois le caractère glamour et merveilleux de l'idylle présidentielle qui fait tant jaser - du moins en France. D'ailleurs, le journaliste parle d'une « romance éclair et tonerre ». Assez ironique, il indique que Carla est la troisième femme de Sarkozy, « du moins officiellement ». Après une description de l'ex-mannequin, l'article souligne le caractère explosif du couple: entre un cinquantenaire plutôt « fidèle » et une tout-juste quarantenaire « peu connue pour son homogamie ». Les propos tenus au Figaro quelques années plus tôt, ressortent alors: « j'apprivoise les hommes, en chat, en italienne. La monogamie m'ennuie terriblement ». Ambiance.

    En Allemagne, il faut bien l'avouer, Angela Merkel ne mène pas la même vie tapageuse que son homologue français. Ceci dit, elle n'a pas vraiment le choix. Ayant osé la comparaison, Thorsten m'expliquait que son compagnon est physicien, une sorte d'intello à lunettes. Un peu moins glamour !


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  • Voilà bien longtemps que le sujet me turlupinait le cerveau, et que, le conservant bien au chaud, je m'étais promis d'y trouver une explication. Devant l'immensité de la tâche et mes lacunes en histoire de la linguistique (Ô drame pour l'historien que je suis), ce billet ne présentera qu'une esquisse de la question, qu'une ébauche d'explication. Pointilleux et en quête d'une objectivité maximale, j'espère éviter toute approximation voire pire, toute erreur. Le sujet est certes vaste ; mais « à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » a écrit Corneille. Dont acte.

     

    Un étrange pays
    Jeudi 2 août 2007, début du programme d'été « Denmark Today ». Première mission à l'entrée de l'amphithéatre: trouver et cocher son nom parmis les centaines d'autres noms figurant sur les listes. En face de chaque prénom, un pays, et un premier aperçu des nationalités auxquelles on sera confronté durant ce mois un peu spécial. Un nom attire l'attention, par sa récurrence et son étrangeté. Beaucoup d'étudiants viennent en effet de « Tyskland » (prononcez « Tusklande » en danois). Mais quel est donc cet étrange pays ?

    A vrai dire, un simple regard sur les patronymes correspondant à ce pays aurait répondu à l'interrogation, action pourtant rendue impossible par l'urgence avec laquelle nous étions pressés de trouver notre nom. C'est que les noms allemands sont vraiment reconnaissables, grillés à 50 kilomètres à la ronde. Car, oui, « Tyskland » signifie en danois « Allemagne ».

    Et c'est là qu'apparaît cette réflexion, dénuée d'interêt en apparence, substancielle après mûre réflexion. La France, par exemple, c'est France pour les francophones, France pour les anglophones, Francia pour les italophones, voire Frankreich pour les germanophones (ce qui, utilisant la même racine « franc », ne diffère que légèrement). De même, l'Angleterre est Angleterre pour les francophones, England pour les anglophones et les germanophones, Inghilterra pour les italophones (là encore, la racine s'y retrouve, à peu d'imagination près). Ou, dans le cas d'un pays plus petit et plus négligeable, le Danemark francophones est Danmark pour les danophones, Denmark pour les anglophones, Dänemark pour les germanophones, voire Dania vu de Pologne (encore une fois, notons une racine commune). Le Deutschland, Allemagne en français, Germany en anglais, Tyskland en danois, possède donc de nombreux noms différents, aux racines dissemblables, et semble être un cas unique en Occident. So, why ?

     

    Une histoire, plusieurs peuples
    En vérité, il faut s'intéresser à l'histoire de ce pays pour comprendre l'origine de ces nombreuses racines. L'Allemagne, telle qu'on la connaît aujourd'hui en tant qu'unité des peuples allemands, n'a été véritablement formée qu'en 1871 après la victoire sur la France. Au-delà des différents noms que l'on porte au royaume, de Francie Occidentale (IXème siècle) à l'Empire allemand (fin XIXème), en passant par le Saint Empire Romain Germanique (Xème-début XVIIIème), l'histoire de l'Allemagne est surtout l'histoire de différentes principautés et peuples (au contraire de la France par exemple dont l'histoire est basée sur le peuple franc). Les Alamans formaient l'un de ces peuples. C'est ainsi que certaines langues préféraient retenir ce nom ou cette racine: outre l'Allemagne français, on y ajoutera l'Alemania espagnol, l'Alemanha portugais, l'Almanya turc, l'Almaniya (Алманија) azerbaïdjanais, ou encore l'Olmoniya (Олмония) ouzbek. A la décharge de ces langues, d'une certaine manière usurpatrices de l'unité du peuple germanophone, Alamans signifie en gothique « ensemble des hommes ». Comme c'est beau...

    A l'instar des pré-citées, d'autres langues faisaient le choix de retenir le nom d'une tribu pour nommer l'ensemble du peuple allemand. Le peuple des Saxons donna naissance au nom du pays allemand: Saksa en finnois, Saksamaa en estonien. C'est également le cas des germains, la Germanie ayant de tout temps désigné la région du nord de l'Europe comprise entre le Rhin et le Danube, opposant ainsi le monde romain et le monde germanique. A la création du St-Empire (qui n'eût de saint que son nom, comme le faisait remarquer Voltaire) pendant le Xème siècle, les anglo-saxons l'appellèrent Romano-Germanique, tandis que les allemands l'appelaient Römisches-Deutsches (Romain-Allemand). C'est ainsi qu'aujourd'hui encore, l'Allemagne est appelée Germany dans la langue anglaise, Germania en italien, roumain, et bulgare (Германия pour être précis), Germaniya (Германия) en russe, Gjermania en albanais, Jerman en indonésien ou, plus artificiel et symbolique, Germanio en espéranto.

    Une formation tardive
    Le nom original de l'Allemagne, Deustchland, vient du gothique thiuda, signifiant « peuple », avec pour adjectif thiudisk. Thiudisk fut transformé en theodischus puis teudischus par les romains. En vieil allemand, cela devint diutisca, aboutissant finalement à Deutsch, d'où Deutschland, qui apparut au XVIIIème siècle. Cela donna aussi le Duitsland néerlandais et afrikaans, le Däitschland luxembourgeois. Diutisca, trituré, devint en scandinave diutisk, puis progressivement tysk. C'est pourquoi l'Allemagne est appelée Tyskland en danois, norvégien et suédois, Týskland en féroïen. Theodischus donna de son côté thodesche, puis tudesque, que les italiens ont conservé sous la forme de tedesco pour désigner les allemands (même s'ils appellent l'Allemagne Germania).

    Enfin, d'autres langues ont progressivement renommé l'Allemagne au mépris de toute règle ou de racine d'origine. C'est ainsi que les langues slaves (russe excepté) désignent l'Allemagne comme le pays de « ceux qui ne savent pas parler »: Niemcy en polonais, Nemecko en slovaque, Německo en tchèque, Njemačka en bosniaque, Nemčija en slovène, Niametchyna (Нямеччына) en Biélorusse, Njámco en dialecte tsigane. Au contraire, et plus drôle, les langues baltes désignent l'Allemagne comme « le pays des gens qui gueulent »: Vokietija en lituanien, Vācija en letton. Autre détail amusant: en vietnamien, Đức, utilisé pour nommer l'Allemagne, signifie aussi « vertu », faisant ainsi de l'Allemagne le pays de la vertu... Enfin, avis aux amateurs, en chinois Allemagne s'écrit ドイツ !

     

    A la lumière de ces éléments, il convient de s'interroger sur l'importance de l'origine du nom d'un pays, d'une nation, d'un peuple. Il apparaît clairement que, peu importe qui il soit, un pays ne choisit pas son nom, mais que celui-ci lui est attribué au gré de l'histoire et des évènements. L'histoire de son peuple d'abord, et les évènements opposant d'autres peuples au sien ensuite. Un peuple seul n'est donc pas dépositaire du nom de sa nation, celui-ci dépend aussi de l'image renvoyée par son peuple au reste de l'universalité. Dans le cas du peuple allemand, peut-on y voir une ouverture inconsciente sur le reste du monde ? Ou, au contraire, la marque d'une emprise inconsciente du monde -de ses voisins particulièrement- sur l'Allemagne, pays si tardivement unifié, aux frontières si longtemps prisées, et en proie à une histoire si mouvementée ? Vaste entreprise qui, justifiée ou non, n'aura pas le mérite d'être abordée ce soir. La philo, ça n'a jamais été mon fort. Je ne suis qu'historien, après tout.


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