• La TV ne ment pas. Enfin pas toujours. Lors du dernier "Complément d'enquête", France 2 expliquait ainsi que les témoins de Jéhovah ne se présentaient jamais comme tels, mais cherchaient à engager la conversation en parlant de la Bible.

    Sur le coup, j'avais oublié. C'est quand l'homme a parlé de prophétie dans la Bible que j'y ai repensé. Je vérifiais alors: oui, ces jeunes et sympathiques visiteurs étaient bien témoins de Jéhovah. L'occasion était bonne: je leur déclarais mon attachement en la liberté d'opinion, de croyance et de culte, et mon respect pour leurs croyances. Tout sourire, je leur expliquais aussi mon dégoût du prosélitisme, pratique malhonnête et dangereuse. Et leur demandais de bien vouloir m'excuser, mais que j'avais du boulot sur le feu. Non mais.

     

    ps: 68ème anniversaire de la reine aujourd'hui, l'occasion de voir fleurir quelques drapeaux danois un peu partout - fichtrement original, isn't it?


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    Les chiffres ont pour eux ce mérite de refléter du concret et, parfois, de s'approcher de la réalité. N'ayant plus l'envie, ni l'angle intéressant par lequel aborder le sujet, je m'adonnais aujourd'hui à l'exercice de résumer numériquement la vie quotidienne ch'danoise. C'est donc avec grand plaisir que ce blog vous offre* les résultats de cette enquête menée empiriquement par l'institut « Auberges Espagnoles, Danoises et Associées » réalisée auprès d'un échantillon représentatif de la population française expatriée au Danemark contribuant à alimenter ce blog (comprenez MOI). Une semaine au danemark autour de mon bidon, c'est donc, en quelques chiffres, en temps ou quantité cumulé(e), en moyenne et en vrac:

    - 8 heures de cours
    - 6 heures 30 de cours effectifs (pauses retranchées)
    - 300 pages de lectures, dans l'idéal..
    - 2 heures de marche dans les couloirs de l'université
    - 3 grasses matinées ou apparentés
    - 4 réveils matinaux (aux environs de 9:00am, sigh)
    - 10 heures dans -ou à attendre- le bus
    - 10 minutes à courir entre le logement et l'arrêt de bus (retard..)
    - 20 réponses à mon salut par le chauffeur du bus
    - 3 vents par le chauffeur du bus
    - 1 vent au chauffeur de bus (c'est dur, le matin)
    - 2 heures de courses
    - 2 heures à subir la tondeuse sous la fenêtre (généralement à 9h le lundi matin)
    - 10 kilogrammes de publicité dans la boîte aux lettres
    - 7 jours avec de la pluie
    - 7 jours avec ciel bleu et grand soleil
    - 70 fruits et légumes, ou presque
    - 3 heures 30 de jogging
    - 600 pompes
    - 6 articles sur ce blog
    - 3 heures devant "C dans l'air"
    - 4 épisodes des "Simpsons"
    - 4 heures à lire Le Monde.fr
    - 4 heures à lire Le Monde (seul journal français disponible à la bibliothèque)
    - 30 minutes à lire l'International Herald Tribune
    - 3 minutes à lire le Times - qui n'a jamais si bien porté son nom
    - 5 soirées, dîners et autres festivités nocturnes
    - 5L de bière
    - 1 passage au petit bonhomme rouge (en légitime défense)
    - du rire, du sourire et des rencontres.

     

    * Tout ça pour masquer l'effroi avec lequel je m'aperçois que les politiques du FMI et la Banque Mondiale de ces vingt dernières années ont mené au chaos alimentaire qui s'annonce pour les prochains mois, que les doctrines néo-libérales ont atteint leur point de rupture avec l'actuelle crise financière, que la privatisations d'acteurs vitaux aux fonctions régaliennes des états montre aujourd'hui ses limites, et que BisouLand n'est plus qu'une grotesque parodie à boycotter de toute urgence. Par crainte de devenir communiste ou d'avoir l'air de soutenir Besancenot, je garderai donc mes réflexions pour moi - pour l'instant du moins.


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  • La carte 12-25 ans de la SNCF, qui offre des réductions de 25 ou 50% selon les horaires, a son équivalente chez la DSB (la compagnie ferroviaire danoise): la WildCard. Rentabilisée dès le deuxième aller-retour Århus-Copenhague, elle offre des réductions de 50% sur TOUS les trajets et permet d'assister à de nombreux concerts ou évènements à prix réduits (même si la majorité d'entre eux se déroulent à Copenhague, bien sûr).

    Comme en France, le contrôleur demande de se faire présenter, outre le ticket et la WildCard, une pièce d'identité prouvant que le passager est bien le titulaire de la WildCard. Or, l'indispensable à la survie carte d'assurance maladie (sorte de « carte à tout faire » sur laquelle figure le fameux CPR number), est considérée comme pièce d'identité. Et sur cette carte ne figure pas de... photo d'identité ! C'est ainsi que ce week-end, un certain Nicolas B. se promène à Copenhague, alors que le contributeur de ce blog est toujours coincé entre ses piles de bouquins (quoi pas crédible?!) à Århus.

    C'est qu'il faut savoir se serrer les coudes, entre compatriotes. Heureusement pour la DSB, tous les étudiants étrangers ne viennent pas de France, d'Espagne ou d'Italie, tous aussi tricheurs à peu de choses près. Rassurant aussi: nous ne sommes pas encore devenus -sur ce point-là du moins- de vrais danois !

    Séb (rebaptisé pour le week-end)


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  • Une française de plus dans la famille royale danoise !

    Le Prince cadet Joachim, 38 ans, va épouser (en secondes noces) Marie Cavallier, 32 ans, le mois prochain. Le mariage n'a été confirmé qu'hier, après l'accord du parlement pour une naturalisation expresse de la future mariée, précise l'AFP. Outre l'abandon de sa citoyenneté, la française devra aussi se convertir pour devenir membre de l'église évangélique luthérienne d'Etat du Danemark. C'est qu'on ne badine pas avec la tradition, ici.

    Les relations entre la famille royale danoise et la France ne sont pas nouvelles. En effet, la reine Margrethe est mariée avec un certain Henri de Laborde de Montpezat (plus français que ça, tu meurs), titré Prince de Danemark. En outre, la reine parle couramment français, et a traduit avec son mari plusieurs ouvrages français en danois (dont Tous les hommes sont mortels de Simone de Beauvoir). Ensemble, ils ont eu deux fils: Frederik, l'héritier, et Joachim, le futur marié.

    Rompant avec cette « habitude française », le Prince Frederik avait épousé en 2004 une australo-britannique, Mary Donaldson, avec qui il a déjà deux enfants. Comme le veut la tradition, la belle a été renommée Princesse Mary. Quant à sa nouvelle belle-soeur, hasard amusant, elle prendra le titre de Princesse Marie. Histoire de donner des cheveux blancs au responsable du protocole, sans doute !


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  • Enfin, Jaques Rogge a pris ses responsabilités. Le président du Comité International Olympique a ce matin appelé la Chine à respecter ses engagements pris en 2001, lorsque le CIO avait accordé à Pékin l'organisation des Jeux Olympiques de 2008. Déclarant, selon Le Monde.fr: « Avant l'attribution, les représentants ont dit [...] que 'accorder à la Chine ferait avancer la question sociale, notamment les droits de l'homme'. Nous demandons à la Chine de respecter cet engagement moral ».

    La réaction de la Chine ne s'est pas fait attendre. La porte-parole du ministère des affaires étrangères s'est, de nouveau, insurgée que l'on introduise des facteurs politiques aux JO, principe contraire à la Charte Olympique. Le CIO se trouve donc confronté à un absurde dilemne kafkaïen dans lequel il s'est lui-même jeté sept ans plus tôt: faire pression sur la Chine et bafouer le principe basique des Jeux Olympiques, ou s'effacer au profit du sport et de l'humanité. Gageons que les membres du CIO suivront la voie tracée par leur président, qui après avoir beaucoup hésité, semble se tourner vers l'option première. Quitte à gâcher -une partie de- la fête ?

    Il ne faut pas se leurrer. Pour tout athlète, les Jeux Olympiques représentent l'apogée d'une carrière. Pour tout athlète, les Jeux Olympiques représentent l'accomplissement de toute une vie consacrée au sport, et de plusieurs mois -voire années- consacrées à ce but seul. En outre, l'objectif premier de l'olympisme -l'universalité- est un principe fondamental ne pouvant être transgressé: une fois sur la piste, tout individu, qu'il vienne d'un état communiste totalitaire ou d'une démocratie parlementaire, n'est qu'un adversaire comme un autre, qu'un homme comme un autre. Là aussi est la beauté du sport. Bien sûr, un boycott des Jeux Olympiques n'est pas un acte envisageable.

    Mais arrêtons un peu l'hypocrisie. Depuis sept ans, on sait que les JO seraient organisés en Chine. Depuis sept ans, les associations des droits de l'homme avertissent des dérives du régime chinois. Et comme par hasard, il aura fallu attendre l'explosion de la poudrière tibétaine pour voir -enfin!- une mobilisation internationale. Mobilisation (plus ou moins violente) qui, petit à petit, est remontée jusqu'aux oreilles des « grands » de ce monde: après s'être montré prudent, Sarkozy, appuyé par une vindicative Rama Yade, semble se montrer de plus en plus circonspect à l'égard de la Chine et de sa présence à la cérémonie d'ouverture. Il sera alors à la tête de l'Union Européenne, doit-on y voir un espoir ? Fermeté en outre renforcée par les gouvernements britanniques et allemands. Enfin au Etats-Unis, si l'on ne sait pas si Bush sera présent à Beijing le 8 août, les pressions -dont celles d'Hillary Clinton- s'accentuent en faveur d'un boycott présidentiel.

    Alors désolé si ça peut choquer, mais la violence était nécessaire. La violence du geste devant le siège de France Télévision -siffler un athlète handicapé porteur de la flamme- est terrible, dramatique et traumatisante, mais elle a permis de mettre en évidence la mascarade de « fête olympique » organisée par les dirigeants chinois autour de la flamme. On ne fait pas une fête olympique avec des forces spéciales et des décisions proches de la censure (outre la scène à France Télévision, alors que France 2 était en direct, rappelons que sur les 9,6 kilomètres parcourus à San Francisco, la flamme en a parcouru 3... dans des entrepôts vides !).

    Alors bien sûr, la flamme ne sera pas stoppée, contrairement à ce que la presse laisse à penser ces jours-ci. Trop d'intérêts financiers en jeu d'abord: Samsung, Coca-Cola et Levono (un groupe chinois) ont déboursé près de 50 millions de dollars pour sponsoriser son grandiose parcours (long de 137.000 kilomètres). Trop d'intérêts politiques aussi: quel camouflet pour le régime chinois s'il voyait cette flamme, symbole de la grandeur retrouvée de la Chine dans le monde, s'interrompre si brutalement ! Et en même temps, une interruption n'est pas souhaitable, la différenciation entre le régime chinois et le peuple chinois devant faire office de postulat systématique. Amalgame qui mènerait, sinon à un inutile racisme anti-chinois d'un côté, au moins à un inquiétant racisme anti-occidental de l'autre.

    Il reste quatre mois avant les JO. Quatre mois, c'est long. D'ici là, le régime chinois a le temps de réouvrir le Tibet aux journalistes, de libérer Hu Jia et d'accorder aux journalistes présents à Beijing en août une liberté entière. D'ici là, les dirigeants communistes ont aussi le temps de durcir la répression, de museler la parole opposante et de faire du Tibet un no man's land médiatique. La mobilisation va-t-elle continuer ? La pression médiatique, d'ordinaire si volatile, va-t-elle se prolonger ? C'est là toute la question. Mais si c'est le cas, alors pourra-t-on espérer quelques signes d'ouverture de la part du régime chinois. Non pas sur la démocratie qui, comme l'indépendance du Tibet d'ailleurs, est un non-sujet. Mais sur les droits de l'homme, le bras de fer psychologique ne fait que commencer. 

    Toute pression de la rue est vaine et inutile sans relais politique. Les « grands » de ce monde sauront-ils résister aux silencieux et cyniques lobbyings financiers qui régissent le monde du sport ? Nicolas Sarkozy, pour ne prendre que lui, saura-t-il faire marquer son opposition aux agissements chinois, alors que tant d'intérêts sont en jeu ? Pour rappel, l'entreprise chargée de brouiller les télécommunications au Tibet, le coupant du reste du monde, est Thalès. Entreprise française dont l'actionnaire principal, à hauteur de 27,3%, est... l'Etat français lui-même. CQFD.


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