• Le Danois a de l'humour, la preuve
     

     

    On pourra se moquer éternellement de lui, de sa langue, de sa façon de traverser la route ou de se déplacer avec rigueur dans les bus (même dans un bus surbondé, une certaine organisation est de mise), mais le Danois possède toutefois certaines habitudes et aptitudes physiques que nous, pauvres latins, ne pouvont qu'admirer, et qui, faut-il le reconnaître, nous laissent las et à moitié jaloux.

    Il faut par exemple savoir que le Danois court, tout le temps et par tout temps. C'est-à-dire que voir des joggeurs, en pleine journée, le matin ou le soir, n'a en soit rien d'exceptionnel. Mais, plus étonnant, voir des gens courir à onze heures du soir ou minuit est monnaie courante ici. Et, détail important, quelque soit le temps ou la température. Et pour cause. La semaine dernière, courant avec mon voisin danois, je lui expliquais que la pluie du jour m'aurait dissuadé d'aller jogger s'il n'avait pas été là. Lui de me répondre « mais t'es au Danemark ici, si tu cours pas par ce temps-là, tu pourras jamais courir ! ». Dont acte.

    Le Danois mange tôt. C'est plus qu'une tradition, c'est un mode de vie. L'heure du dîner varie irrémédiablement entre 18h pour les plus raisonnables et disons 19h30 pour les couches-tard. Ben oui, c'est pas bon de manger juste avant d'aller dormir, m'a-t-on rétorqué ici. Pas faux. Mais quand même, 18h, c'est tôt... Psychologiquement, le Français en Erasmus ne peut pas manger avant 20h, plus généralement 21 ou 22h. Et même en s'y prenant tôt, le temps de préparer la nourriture, de mettre la table et de musarder quelque peu, le Français galère pour manger avant 20h. C'est empiriquement prouvé.

    Le Danois peut aussi boire de la bière, en packs entiers la semaine, en fûts entiers le week-end. Mais le danois ne grossit pas. Au contraire, il reste toujours aussi fin et élancé. Parce qu'il fait du sport ? Diable, possible. D'où, là, le Français en Erasmus se (re)met au sport. Vélo, jogging, gymnastique, piscine... quotidiennement même pour certains ! Mais rien n'y fait. Alors certes, le français bat chaque jour ses propres records de distance parcourue ou de pompes effectuées, mais il voit aussi chaque jour grossir cette petite protubérance (petite pour l'instant, pas trop d'inquiétude) juste au dessus de la taille, lui rappelant cruellement qu'il n'a pas été élevé avec la bière dans le biberon, contrairement au Danois. Du moins, c'est ce que la légende prétend.

    Il y a enfin la maîtrise du vélo, et ça c'est franchement très énervant. Même pour l'honnête cycliste français, la maîtrise de la conduite cycliste du Danois a de quoi rendre jaloux. C'est par exemple l'aisance qu'il a, lorqu'il arrive à proximité du parking à vélo, d'ancrer solidement son pied sur une pédale, s'appuyer sur cette jambe-là, passer lestement l'autre au-dessus de la barre du milieu et se tenir ainsi debout en équiblibre, dos droit et nez au vent, telle une figure de proue d'un vieux gréement, le tout alors que le vélo termine sa course à une vitesse parfois impressionante. A l'arrivée, un petit coup de frein et pieds à terre. Le preux cavalier dominant sa sauvage monture.

    Un français qui fait ça, c'est une autre histoire. Se maintenir en équilibre sur une pédale n'est pas forcément ce qu'il y a de plus compliqué. Mais passer sa jambe au-dessus de la barre centrale en roulant, c'est une autre chose - si, si, essayez qu'on rigole. Avec pour risque suprême d'y accrocher le bout du pied, de perdre l'équilibre et de s'écraser lourdement à terre. Alors bien souvent, le Français reste bien sagement assis sur sa selle jusqu'à l'arrêt total de la machine. A l'arrivée c'est un peu moins sexy, mais ça empêche les choses de mal tourner. On n'est pas né le guidon dans les mains et la selle entre les jambes, nous - il doit sûrement y avoir une légende à ce propos.


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  • L'accès à YouTube rétabli au Pakistan ! Le gouvernement de Pervez Musharraf avait en effet demandé aux fournisseurs d'accès à internet du pays de bloquer l'accès à la plate-forme de vidéos vendredi dernier, en attendant que certaines vidéos au contenu «totalement anti-coranique et très blasphématoires» soient retirés du site. Pour l'anecdote, une erreur de manipulation a conduit à un blocage de YouTube... dans le monde entier - mais pendant deux heures seulement.

    Après cinq jours de censure, et désormais «nettoyé» selon la volonté des dirigeants pakistanais, YouTube revient sur les écrans d'ordinateurs du pays. Pour la liberté d'expression, il faudra repasser: YouTube a pour habitude de retirer les vidéos sur simple demande. Le débat porte plutôt sur la nature des vidéos qui gênaient et qui ont conduit le Pakistan à une telle décision.

    Et là les médias francophones ne sont pas d'accord. Selon Le Point, qui affirme s'appuyer sur les témoignages des internautes pakistanais, il s'agirait de retirer le témoignages de personnes ayant assisté à des fraudes lors des dernières élections parlementaires. Pour le Nouvel Obs, il s'agirait plutôt de la mise en ligne vendredi d'une vidéo d'un député néerlandais affirmant vouloir faire un film sur le fascisme et la violence de l'Islam. Enfin à en croire TF1, ce serait un moyen pour le gouvernement pakistanais de censurer les caricatures de Mahomet, réapparues en masse après leur nouvelle diffusion dans dix-sept journaux danois deux semaines plus tôt (évoquées ici et ). Il faut donc chercher chez les anglophones et s'en remettre à l'AP pour trouver une hypothèse crédible au blocage de YouTube: officiellement le Pakistan aurait voulu éviter de nouvelles émeutes comme l'affaire de caricatures en avait provoqué deux ans plus tôt (faisant cinq morts), officieusement bloquer la diffusion de la vidéo du parlementaire hollandais. Bel imbroglio.

     

     

    Pour revenir à des choses plus joyeuses, voilà le futur candidat irlandais à l'Eurovision 2008. Vrai ! Porté par une vague de soutien populaire -un peu à l'instar de Montcuq pour le monopoly des villes de province-, Dustin a remporté l'épreuve de sélection dans son pays. Je suis déjà séduit, pour ma part...

     

    Enfin, oublions un peu YouTube et revenons un peu à l'hexagone, que diable. On sait que les noms de domaine cassetoipauvrecon.com, cassetoipauvrecon.fr et déclinaisons, ont tous été pris d'assaut ce week-end. En attendant que les sites soient opérationnels, vous pouvez toujours faire un tour sur mon coup de coeur du jour: http://situreviens.com/. N'empêche, on aura jamais autant rigolé que depuis le 6 mai !


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  • Autrefois dans les villages, lorsqu'on entendait la cloche sonner, on savait que c'était la calèche du laitier qui passait déposer son lait frais. Eh bien, le Danemark a conservé cette charmante tradition. Ainsi lorsqu'on entend la cloche sonner, on sait que c'est... le camion frigorifique qui vient déposer ses produits surgelés !


     
     
     
    Il faut toujours savoir illustrer son propos, avec des arguments pertinents si possible. La preuve cet après-midi encore, lors d'une conférence du Centre Jean Monnet. La confériencière, professeur de science-politique à Copenhague, s'étend sur les traités et les lois internationales qui en découlent. Elle explique que la signature d'un traité n'induit pas forcément l'acceptance des lois internationales qu'il prévoit, tant qu'il n'a pas été ratifié par le Parlement. Elle se place alors du point de vue d'un état signataire mais non ratificataire: « we signed, but we don't want this... fucking shit ! ».
     
    Avec des arguments pertinents. Si possible, bien sûr.

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    Soixante-huit ans après l'opération «Weserübung» du 9 avril 1940 (au terme de laquelle le gouvernement danois capitula, au bout de deux heures de combat seulement!), l'Allemagne a de nouveau envahi le Danemark. Ou le port d'Århus, du moins. Canons pointés sur l'ancienne capitainerie, devenue maison des étudiants.

    Pas d'inquiétude, la résistance intérieure sera à la hauteur. C'est de notre vie estudiantine qu'il en dépend !


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  • Sometimes, you ask yourself. Why am I here ? How arrived I here ? But in the same time, you do not care about that. Yesterday, between 4 and 5 pm at the Business School. We were sitting here, with two French teachers from Nancy -here for conferences-, my teacher of French Politics, two other teachers of French at the Business School, and me. There was wines and cheeses, directly brought from France by French teachers. We were only six people. The tasting was initially planned for... twenty-five people. QED.

    Il y a des fois où l'on se demande ce qu'on fait là, comment on est arrivé là, mais que sur le moment, on s'en fout complètement. Hier, entre seize et dix-sept heures, à l'ASB (Aarhus School of Business). A table avec deux français -lui professeur en classes préparatoires, elle enseignante en lycée et université-, mon professeur de politique française, et deux autres professeurs de français de l'ASB. Avec fromages et vins français -et pas n'importe lesquels-, dégustation prévue initialement pour... vingt-cinq personnes. CQFD.


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