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    Quelques heures après avoir refoulé le sable de nos plages Århussoises (photo ci-dessus), une semaine après le retour des vacances métropolitaines, et six mois après cette installation au Danemark, il est temps pour ce blog de faire quelques mises à jour. Notamment sur ce qui a changé, entre décembre et février.

    D'abord, et c'est normal, une partie des troupes s'en est retournée. Des gens dont l'on était plus ou moins proches, mais qui manqueront dans tous les cas - et ils manquent déjà. Qu'ils soient français, allemands, italiens, roumains, lituaniens, québecois, canadiens ou australiens (liste non exhaustive). Je vous épargne la litanie des noms, évidemment.

    D'autres sont arrivés. Difficile d'accepter qu'ils remplacent nos « amis ». Alors, forcément, la tendance est à se regrouper entre anciens. Car tout le monde n'est pas parti, évidemment. Et ceux qui restent n'ont pas l'air de changer, visiblement. A l'instar de Paco et Scott...

     

     

     

    Les cours ont repris une semaine plus tôt, avec d'abord une bonne nouvelle. J'ai validé mon premier semestre. J'ai même eu 7 à mon essay consacré à De Gaulle et l'OTAN, sur une échelle allant de 13 à -3, la moyenne se situant environ à 3. Oui, ils sont un peu fous, ces danois.

    En parlant de folie d'ailleurs, l'un de mes nouveaux cours se déroule... en français ! Et consacré aux élections municipales de Paris, qui plus est ! Avec au programme, en prime, un rendez-vous le dimanche 9 mars au soir pour suivre les résultats du premier tour. Et peut-être, un peu plus tard, un voyage d'étude à... Paris, évidemment. Le comble.

    Parmis les autres cours, une série de conférences sur l'Europe, dispensées chaque semaine par un orateur différent. C'est ainsi que le 31 mars, nous accueilleront un des responsables de l'ambassade de France, qui dissertera sur « la France et l'Union Européenne ». Chouette programme en perspective.

    Chouette programme en perspective également en relations internationales, dont le cours (de niveau master, pour rappel) se concentrera sur la politique étrangère des Etats-Unis pendant la guerre froide. Qui mieux pour l'enseigner qu'un éminent spécialiste américain de la célèbre université de Harvard ? Spécialiste en relations internationales ayant pour particularité d'avoir un doctorat en mathématiques, soit dit en passant. C'est ça, la classe.

     

     

    Comme d'aucuns l'auront peut-être remarqué, commençant à maîtriser l'outil blogg.org, j'ai découvert un bidouillage permettant d'afficher de belles et grandes photos au milieu des billets. Je vais enfin pouvoir polluer l'espace de ce blog à coup d'abondants pixels photographiques !

    N'ayant pas de chute logique à ce billet qui en était d'ailleurs dénué, voilà en petit cadeau une vidéo d'une séance agitée au Parlement afghan. En réponse aux fondamentalistes musulmans qui avaient lancé des bouteilles d'eau sur les femme députés, l'oncle de mon voisin et désormais ami AJ, député modéré pashtoun (en costume), se saisit des microphones à sa portée et les lança sur eux. Le président afghan lui déclarera au téléphone qu'il avait eu bien raison d'agir ainsi...


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  • A l'heure où l'on nous parle d'un « état en faillite » qui « n'a plus d'argent dans les caisses », le cas du Danemark, souvent cité en exemple dans l'hexagone, semble faire fantasmer les dirigeants français. Fini  des maux de pouvoir d'achat, de chômage ou de dette publique, le gouvernement danois se voit même obligé de ralentir l'économie. Idéal. Ce serait occulter un nuage qui menace d'assombrir l'avenir du pays.

    Le projet de loi des finances 2008,  présenté ce mardi 5 février seulement (en raison des législatives anticipées d'octobre dernier), annonce un budget une nouvelle fois excédentaire, mais également restrictif afin de soulager l'économie du pays.

    Le surplus bugétaire, estimé à 66,7 milliards de couronnes (9 milliards d'euros, soit 3,8% du PIB), devrait servir à rembourser une partie de la dette publique intérieure -la dette extérieure ayant été réglée en 2006-, mais pourrait également être utilisé pour former un « fond économique » destiné à financer certains investissements et grands projets, à l'instar du modèle norvégien. Cette masse d'argent mise "hors circuit" permettra surtout de créer un appel d'air dans une économie en surchauffe.

    C'est que le Danemark fait aujourd'hui face à une crise de main d'oeuvre, le chômage ayant atteint son plus bas niveau depuis 30 ans (3,3% fin 2007). Dans cette situation de plein emploi, les salaires s'envolent (+4,5 à 5% par an), et l'inflation avec. Risquant de perdre son attractivité face à ses concurrents, dont au premier rang l'Allemagne, le gouvernement danois doit ralentir l'économie et freiner la hausse des salaires.

    « C'est pourquoi il est important de geler 1% du budget de fonctionnement des ministères cette année », a justifié devant la presse le ministre des Finances Lars Løkke Rasmussen. Ce ralentissement est d'autant plus nécessaire que la croissance, selon la conjoncture actuelle, pourrait chuter à 1,0% en 2009, alors qu'elle était encore de 2,8% en 2005 !

    Pour enrayer les hausses des salaires et pourvoir les emplois libres, le Danemark a besoin de main d'oeuvre étrangère, mais le gouvernement se trouve opposé à une opinion publique défavorable. Pour attirer des migrants, le gouvernement souhaiterait en effet baisser les lourds impôts qui pèsent sur l'ensemble de la population. Or les danois craignent que cela ne nuise à la qualité de leur état-providence: soins médicaux gratuits, éducation gratuite, étudiants subventionnés sans critères sociaux, allocations chômage confortables, subventions importantes aux associations, infrastructures modernes et de qualité, sécurité et tranquilité...

    Une tranche de l'électorat qui voit d'un mauvais oeil l'ouverture des frontières se tourne donc vers le parti populaire d'extrême-droite (13,8% aux dernières législatives). Fort de sa position décisive dans la coalition libérale-conservatrice au pouvoir depuis 2001, le Parti du Peuple est à l'origine de lois d'immigrations particulièrement strictes. Obligeant le gouvernement à un jeux d'équilibriste, entre intérêt général et compromis parlementaires.

    A l'origine de cette réussite économique, il y a bien sûr les importants revenus du pétrole et du gaz que le Danemark s'est mis à exporter voilà une dizaine d'années - et qui explique en partie son intérêt à conserver le Groëland. Il y a aussi la tradition maritime commerciale de ce pays: AP Moller-Maersk, plus grosse société danoise, est le premier armateur mondial de porte-conteneurs.

    Enfin et surtout, le système de flexsécurité, combinant souplesses à l'embauche et allocations chômages généreuses (90% du dernier salaire, non dégressif pendant deux ans), et à la formation continue et performante, a fait preuve de son efficacité. Mis en place au dans les années 90, ce modèle a permis de relancer une économie danoise moribonde et de diviser le taux de chômage par quatre en quinze ans.

    Alors la flexsécurité, de quoi donner des idées à certains ? Sans la nommer, Nicolas Sarkozy en énumérait encore ses concepts lors de la conférence de presse du 8 janvier. Nul doute que la veille, il avait abordé le sujet au cours d'un repas avec... le premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen.


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