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    Voilà un petit extrait de ce que l'on a entendu ce soir... au cabaret. L'histoire (racontée en danois) nous a quelque peu échappé, mais les chansons beaucoup moins. En allemand, anglais, espagnol, italien et... français évidemment. Edith Piaf chantée avec l'accent danois, ça vaut le détour !

    Par contre, pour la chanteuse... J'ai peur de faire des cauchemars cette nuit. Maman !...


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  • Bienvenue au Danemark, où le taux de chômage est passé de 10% à 3% en une quizaine d'années. Conséquence de cette situation de plein-emploi (48.000 emplois non pourvus en 2006!): les entreprises se font concurrence pour recruter.

    C'est ainsi que l'on voit régulièrement dans les universités des karrieremesse, où de prestigieuses entreprises (Microsoft, McKinsey, Schlumberger...) rivalisent d'imagination pour séduire leurs potentiels futurs employés. Stands designs, écrans plats géants et ordinateurs pour impressioner; bonbons, stylos ou pommes (!) pour fidéliser.

    Et puis au milieu des stands, il y a toujours une grande table avec à libre disposition du café et du thé, plein de bons gâteaux danois, et, en général, des étudiants étrangers à proximité. C'est qu'on commence à les connaître, les bons plans !

    Photo prise ici


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  • On aura beau dire, la lumière du nord a vraiment quelque chose de particulier...


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  • Je suis

    Nicolas, seconde année de licence d'histoire. Pour faire sérieux, je dis que je suis en programme d'échange européen dans un grande université danoise. Pour être plus proche de l'ambiance quotidienne, je suis en Erasmus dans une ville universitaire, jeune et dynamique, qui accueille un grand nombre d'étudiants du monde entier. Arhus n'est pas surnommée pour rien "la plus petite grande ville du monde"...

    Partir en deuxième année de licence

    Officiellement, il est inscrit dans les textes qu'on peut partir en échange dès lors que l'on a validé les deux premiers semestres (la première année) de son cursus universitaire. Dans les faits, c'est très rare. Sur tous les étrangers que j'ai rencontré, je suis le seul à partir aussi tôt: une partie des étudiants sont en troisième année de licence ("bachelor") ou en master. Cela dépend beaucoup du coordinateur et de la politique d'échanges de l'université. Si je valide cette année, j'aurai donc à terminer ma licence en ayant loupé une année de cours, choix risqué mais assumé.

    Langue danoise

    Malgré un intense mois d'août consacré à apprendre le danois, non je ne parle pas cette langue. Il est possible de déchiffrer le danois écrit avec quelques notions de base: cela ressemble à un mélange d'anglais et d'allemand. Mais à l'oral, c'est autre affaire. Les danois ont pour particularité de ne pas prononcer ce qu'ils écrivent et d'avoir des règles de prononciation différentes selon les mots. L'adverbe "beaucoup" s'écrit par exemple "meget" mais se prononce: "mâl". Va savoir...
    En revanche, les danois parlent très bien anglais. Et pour cause, ils vivent dans un environnement bilingue: c'est un pays petit (5 millions d'habitants) mais riche et attrayant. La plupart des danois parlent donc couramment anglais, langue également la plus utilisée entre étudiants internationaux. Et à l'université, une partie des cours sont en anglais. S'ils avaient été en danois, je ne serais pas venu ici !

    Logement

    Je ne ferai pas la (mauvaise) blague de la tente sous un pont près du canal St-Martin, promis. Je vis dans une petite et calme résidence à 6 kilomètres du centre-ville et 4 de l'université environ, mais très bien desservie en bus. Nous sommes par appartements de quatre personnes, chacun ayant sa chambre et salle de bain/toilettes personnelle. En commun, nous avons une petite cuisine, et une pièce modeste avec une table à manger et fauteuils dans un coin. Cela pourrait être très sympa si mes deux colocataires danois (un gars et une fille, une troisième fille devrant arriver sous peu) étaient un peu plus loquaces. Ils sont très "friendly", mais sont... danois. Un peu solitaires sur les bords, en quelque sorte. Mais pour travailler, l'ambiance est vraiment idéale !
    Sinon, une partie des étudiants sont logés dans des grandes résidences comme celle située près de chez moi, et où l'on se rend souvent pour faire la fête. Ce sont de grands appartements où vivent une douzaine d'étudiants, avec des grandes cuisines mais surtout des salles immenses. Ambiance.

    La masse de travail

    Dans les faits, on peut ne pas beaucoup travailler. En moyenne, j'ai sept heures de cours par semaine ce semestre, ce qui n'est pas énorme. Mais les danois sont exigeants sur le travail personnel. Mon cours d'histoire, qui est un cours de master, nécessiterait dans l'idéal six à huit heures de préparation (pour un cours de trois heures). C'est dire.
    En plus des préparations de cours, qui sont majoritairement des lectures, il faut aussi participer aux "activités" imposée par les professeurs. Exposés, débats oraux, débats par internet ("snowball discussion"), qui ne sont pas aussi terribles qu'il peuvent en avoir l'air (et qui ne sont pas notés!). On pourrait donc ne pas trop travailler sans que cela n'ait de conséquences directes. Sauf qu'il y a les examens.
    Je n'aurais pas d'examen écrit à ce semestre. J'en ai eu un avant les vacances (que j'ai réussi), mais c'est tout. J'ai en revanche à rendre deux "essays" de dix et vingt-cinq pages (en anglais bien sûr) début janvier. Sans avoir un rythme de folie, j'essaie donc de travailler régulièrement de façon suffisante. Les conditions pour étudier sont tellement agréables ici que l'exercice ne se révèle pas aussi traumatisant qu'il pourrait l'être. Pour apprendre à travailler en autonomie, l'université danoise est une bonne école !

    Les soirées

    Erasmus, ça n'est pas simplement étudier dans un autre pays. C'est aussi découvrir un pays, une culture, et découvrir des gens du monde entier. Les échanges, débats et autres discussions sont très enrichissantes. Un bon moyen pour rencontrer du monde est de faire la fête. Et pour cela, il est quelques traditions auxquelles on ne peut déroger.
    Tous les mardis soirs, le bar de la maison des étudiants est ouverts pour la "international night". Les vendredis ont lieu les "friday bars", durant lesquels les étudiants se retrouvent dans le département de l'université de leur choix pour fêter à la bière la fin de la semaine. Enfin il y a souvent des fêtes, mais dans les résidences, le samedi soir - parfois aussi le jeudi soir. A ce rythme, le dimanche est bienvenu pour recharger les batteries !

    La loi LRU

    Je ne sais pas ce que j'en aurais pensé avant de venir ici. Mais, ayant comparé deux systèmes différents, je suis plutôt pour cette réforme. Les universités françaises sont vraiment dans un état désastreux comparé à ici. Il faut plus de moyens, et surtout plus de cohérence. La lenteur de l'administration universitaire française est par exemple aberrante vu d'ici. Certains coodinateurs danois n'en sont toujours pas revenus...
    Qu'une université soit propriétaire et puisse gérer ses locaux paraît par exemple nécessaire pour se développer de façon intelligente. Introduire une dose de "privé", si c'est fait de façon intelligente, ne peut être qu'un bon point pour l'université française. Ce système n'a jamais nuit aux grandes écoles, pourrait-on rappeler, au contraire. C'est aussi le modèle universitaire américain, où les plus riches français envoient chaque années leurs progénitures étudier. Oui pour qu'une université reste un lieu de connaissance et d'étude, non pour qu'elle continue à autant se déconnecter du "monde extérieur" et à se marginaliser.
    Attention toutefois que le prix d'inscription n'augmente pas, et que les représentants des étudiants et enseignants-chercheurs continuent de peser sur les décisions du président de l'université. Là est peut-être le point inquiétant de la loi.

    Le regard des danois sur la France

    Pour les danois, comme pour une partie des étudiants étrangers d'ailleurs, la France est le pays de la bonne bouffe et du bon vin. Les rayons fromage et vin sont d'ailleurs remplis de produits majoritairement français, cocorico ! Et sur le plan de l'influence politique, la France demeure l'une des premières puissances mondiales, peut-être la première d'Europe d'après mon honnête estimation. J'étais pourtant loin de penser ça en arrivant ici.
    Quant à ces temps troubles de grèves et divers mécontentements en métropole, ils sont tournés au ridicule par les danois. Vu d'une société où tout se discute et se négocie, il est inconcevable d'imaginer l'obstination et l'opiniâtreté de ceux qui descendent dans la rue avant même de négocier, et encore... pour ceux qui acceptent de discuter ! Or le point de vue danois est très convaincant, dois-je avouer...

     

    Ca, c'est fait. Si on me pose trop de questions sur le Danemark à mon retour en France, j'enverrai bouler sur ce blog ! ;)


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  • Je l'ai fait ! J'ai tenu mes dix minutes, présentant à ma classe de master les nouveaux modes de pouvoir au coeur de la mondialisation, micro-, méso- et macro-régions, gouvernances publiques étatiques/internationales, mélanges public/privé et gouvernance à étages, sans trop consulter mes notes et le tout en anglais, s'il-vous-plaît ! C'est peut-être pas grand chose, certes, mais l'impression d'avoir fait un grand pas est là et c'est largement suffisant (surtout en tenant compte des conditions de réalisation de mes notes, peut-être l'objet d'un prochain article..). Et dire qu'il y a à peine un peu plus d'an que je rentrais à la fac...

    Une fois n'est pas coutume, le cours d'Europe Postwar a commencé par les résultats d'une évaluation... du professeur par les élèves ! C'est en effet la tradition ici, à la fin du semestre sont distribués aux étudiants des questionnaires, leur demandant de mettre de commenter travail personnel, structure du cours et façon d'enseigner du professeur*. Thorsten B.O., éminent historien danois, nous fis donc son auto-critique cet après-midi. Belle leçon d'humilité...

    Au programme du cours donc, mondialisation. Une étude de tableaux statistiques nous apprend que le Danemark, pourtant pays ultra-développé, possède une espérance de vie inférieure à celles de ses voisins scandinaves. « L'abus de bières et de tabac », explique naturellement une étudiante danoise. Le prof nous raconte. « J'étais en Norvège récemment, et l'on s'est moqué de moi en me disant que je vivrais moins longtemps. J'ai répondu que les années que l'on ne vivait pas à partir de 80 ans, on les passait à s'amuser, boire et fumer entre 18 et 25. Mais chacun peut passer une jeunesse ennuyeuse, s'il le souhaite ». Ainsi la voilà théorisée, la festive jeunesse danoise. Toute une culture, vous êtiez prévenus !

    Le "tigre celtique". Pourtant étudiant en histoire-géographie, c'était la première fois que j'entendais cette expression aujourd'hui. A l'image des "tigres asiatiques", pays qui ont connu un formidable développement au cours des années 90, l'Irlande est passé d'un des plus pauvres au deuxième pays le plus riche d'Europe. Il serait peut-être temps de remettre à jour les manuels scolaires.

    Enfin, il fallait bien qu'on y arrive. La fin du cours fut consacrée au Danemark, ou comment, grâce à une flex-sécurité exemplaire, il est devenu l'un des plus riches du monde en une vingtaine d'années. Le résultat d'une culture, d'une histoire et d'une tradition de négociation. En guise d'ouverture, le professeur posa la fatidique question: « les français présents dans cette salle peuvent-ils nous expliquer les raisons des grèves actuelles? ». Je tentais alors d'expliquer le problème des régimes spéciaux, partie immergée de l'iceberg que le gouvernement voudrait réformer en 2008, et que la culture de la négociation n'était pas la même en France qu'en Scandinavie. Thibault, plus pragmatique, indiqua que la tradition française était de descendre dans la rue, un point c'est tout. Le professeur se fendit d'un grand sourire et conclut avec fermeté: « c'est exactement ce que je voulais entendre, tout est une question d'histoire** ». A méditer.

    Fin du cours, il est 16 heures. Dehors, il fait déjà nuit. Raaah, Danemark...

     

     

    Ps: spécial carton rouge à "C dans l'air" qui en est à cinq émissions consécutives sur les grèves. Cinquième procès en charge pour les gréviste, qui plus est.. Pourtant, il s'en passe des choses: achat des Echos par Arnault, visite de Chavez à l'Elysée, visite de Chirac chez les juges, ou encore 3500 victimes et des millions de déplacés au Bangladesh. Satané loi du kilomètre-mort...

    * Cette méthode devrait être mise en pratique en France aux alentours de 2050
    ** A signaler que la Révolution Française de 1789 a sacrément marqué les régimes scandinaves..


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