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    Ne me demandez pas comment, ne me demandez pas pourquoi. J'étais tranquille, au fond de l'eau, le doigt appuyé sur le déclencheur de l'appareil photo . Surtout ne pas bouger, attendre que la faune aquatique se remettre à vivre, que les poissons ressortent des alvéoles de la paroi rocheuse. Le silence, l'obscurité des profondeurs, la nature et moi. Soudain une ombre, lente, majestueuse. Le requin vient de passer à quelques centimètres au-dessus. Surgissant dans mon dos; je ne l'avais pas vu arriver. Visiteur indésirable, le colosse décide de m'ignorer, poursuivant sa lente et magistrale progression. Me laissant, revenu de ma surprise, appuyer sur le déclencheur de l'appareil. L'empereur des royaumes sous-marins ne laissera derrière lui que cette trace photographique, éphémère et mystérieuse.. Et là j'ai rangé mon appareil dans ma poche, ai quitté le globe de verre qui faisait office de poste d'observation pour l'aquarium des requins, et me suis dirigé vers le parcours "Amérique" du zoo tropical. Bref, journée très sympathique à Randers (voir photos de la rubrique "Denmark" et "unusual").

     

    Hier, c'était "hat party" (traduisez "soirée chapeau"). Ne jamais laisser des français faire preuve de créativité, pour créer les couvre-chefs les plus ridicules qu'il puisse exister. C'est dans la rubrique "people" de l'album photo.

     

    Petit cadeau musical pour finir ce tour d'horizon d'un week-end erasmuso-danois, après le prisonnier masqué (le Masque de fer), après le vengeur masqué (Zorro), et après le chanteur masqué (pas Mick Jagger, mais il devrait), voilà le pianiste masqué... par un bonnet de piscine!



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  • Les élections sont dans quelques jours maintenant, mardi pour être plus précis. L'occasion de remarquer que, à l'inverse de la France où chaque candidat dispose de son panneau officiel, il ne doit pas y avoir de réglementation pour les affiches de la campagne électorale au Danemark. Résultat: les poteaux électriques, les lampadaires et même les arbres (!) sont pris d'assaut. Un semblant d'anarchie dans un pays aussi organisé, ah que c'est bon !

     

    Quant au monde, il ne doit pas être si grand que ça. Hier je rencontrais, par l'intermédiaire de Camille, un groupe de français installateurs de radars maritimes qui venait de passer la semaine à Arhus. Au nom de mon université d'origine, l'un d'eux tiltait. Il m'expliqua avoir pour amie une étudiante en histoire à Cergy, également partie cette année, au Brésil. Or nous ne sommes qu'une petite dizaine d'étudiants de la fac d'histoire à étudier à l'étranger cette année. Non, vraiment, le monde n'est pas si grand.


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  • A remarquer en haut à droite le numéro du "Joblinien", ou comment mener une campagne de recrutement sans dépenser d'argent.. Sont pas si fous que ça finalement, ces danois !

     

    Début novembre et la folie de noël est déjà là. Même chez Netto (le leader price local), les sacs de course sont décorés ! Pour information, le chien est le logo de Netto, et le coeur qu'il tient dans sa gueule est le Julehjerte ("coeur de noël"), l'un des principaux symbôles de noël au Danemark. Quant au bonnet rouge, eh ben.. euh... je ferais bien de m'en acheter un avant d'attraper froid !


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  • Cas de conscience: peut-on tout accepter au nom de l'humour? Je le pensais. Jusque hier soir.

    C'était soirée déguisée, hier soir, au "Borglumkollegiet", pour fêter Halloween. Mais parmi les tortues ninja, pirates, drag-queens et morts-vivants, un grand danois au crâne rasé n'avait trouvé mieux que d'arborer sur sa chemise des symbôles nazis.

    Et alors que la soirée s'était semble-t-il jusque-là déroulée sans incident pour le jeune homme, les choses changèrent avec l'arrivée de notre groupe - constitué entièrement d'étudiants étrangers. Certains prirent le parti de l'ignorer, à l'instar d'une partie des allemands et autrichiens. Mais Matze (allemand) et Scott (canadien) le prirent assez violemment à parti pour lui faire comprendre leur dégoût - l'homme finit d'ailleurs par retirer ses insignes. Quant à Matthéo (italien) et moi, nous discutâmes âprement avec Thomas, puisque c'était son prénom, durant une bonne heure.

    Non, cet homme n'était pas nazi. Et comme "tout le monde", il rejettait les idées nazies. Ce costume n'avait pour but, selon lui, que d'être amusant. Tout comme sa barbichette et son crâne, rasé pour l'occasion. Un point c'est tout.

    Nous lui répondîmes qu'un tel déguisement, même en déguisement, était inacceptable, incompréhensible, choquant. Que cela nous ramenait dramatiquement à la période la plus tragique de l'histoire de l'Europe.

    Pour sa défense, Thomas déclara qu'il comprenait cette opinion, mais qu'ici au Danemark ça n'était pas choquant. Et de prétendre le Danemark est le pays de la liberté, où l'on peut caricaturer Mahommet ou s'habiller comme on veut à une soirée déguisée.

    Mais il savait bien qu'à cette soirée seraient présents des étudiants étrangers. Dont un nombre certain d'allemands. Alors, provocation ou inconscience du traumatisme du fascisme et de la Shoah? Malheureusement, à l'issue de la conversation, aucune réponse claire ne nous était parvenue. L'homme a seulement fini par reconnaître qu'arborer un tel costume était maladroit et peut-être déplacé. Moindre consolation...

    Le poids du passé pèse encore sur le présent. On s'en est rendu compte hier soir. Nous portons tous sur nos épaules ce lourd héritage. Nous avons tous, quelque soit notre nationalité, une part de honte, au fond de nous, de ce que l'être humain a été, a fait, a laissé faire.

    On peut en faire de l'humour noir ("la politesse du désespoir" selon Oscar Wilde), mais certaines limites ne peuvent être franchies. Hier soir, ce fut malheureusement le cas.

     

     

    PS: pour terminer sur une note un peu plus gaie, voilà la fin de la séance déguisement (momie ou homme-PQ??) pour Matthieu. Et oui, en Erasmus, il faut se débrouiller avec les moyens du bord !


     


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  • Back in Denmark... Automn is back too... 

     

    Lorsqu'on est arrivé, début août, c'était une certitude. Le premier ministre Rasmussen allait ordonner de nouvelles élections législatives incessament sous peu. Ce n'était qu'une question de temps, pour nos conférenciers comme pour le "peuple". D'où notre grande joie (du moins pour Clémence et moi) de vivre des élections pendant notre séjour danois.

    Et puis en septembre, l'activité politique danoise a repris, mais sans convocation d'élection. On en parlait de moins en moins, jusqu'à être oublié par tout le monde. D'où notre grand désappointement (du moins pour les sus-cités) de ne pas vivre des élections pendant notre séjour danois.

    Retour au Danemark aujourd'hui, après un bien sympathique congé. Il est 17h. Dans la rue, des gens en tee-shirts rouges. Une fille m'aborde. Après lui avoir expliqué que je ne parlais pas danois, je lui demande ce qu'il se passe. Elle me réponds que le premier ministre a ordonné de nouvelles élections. Je lui dis que je n'étais pas au courant, rentrant seulement de France. « Ah non, mais c'est normal, m'explique-t-elle, ça a été décidé dans l'après-midi. » A la gare, le parti conservateur -semble-t-il- distribue aussi des tracts.

    En début d'après-midi donc, le premier ministre a annoncé la tenue d'élections législatives pour le 13 novembre prochain. Et à peine quelques heures plus tard, les militants sont déjà dans la rue pour convaincre leurs compatriotes. 

    Etonnant, je ne trouve pas le mot "réactivité" dans mon dictionnaire franco/danois !

     

     

    Ps: selon la Tribune de Genêve, les élections n'ont pour but que d'assurer à Anders Fogh Rasmussen (qui profite d'une conjoncture idéale) une nouvelle majorité, indépendante cette fois de l'extrême-droite.


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